Image de mon photographe perso (photografeur.com), Hyères les palmiers(83).
Article lut dans le magazine : "Trois couleurs" et plus précisément dans le hors-série #7 Game Stories, L'histoire secrète du jeu vidéo.2011.
COMMENT J'AI FAIT LES POCHES DE MON PÈRE
Responsable du site Zeplayer.com, hardcore gamer et collectionneur de jeux, Jibé doit sa passion à la découverte précoce de Space Invaders. Sur les genoux de papa.
Propos recueillis par Michaël Patin
" J'ai connu Space Invaders au tout début des année 1980 via l'Atari 2600, une console de salon que mon père avait acquise spécialement pour ce jeu. Il avait l'habitude d'acheter son paquet de Gitanes et de faire quelques parties de flipper au bistrot en sortant du bureau, et quand ils ont installé une borne d'arcade avec Space Inviders, il a tout de suite accroché, au point d'y jouer à la maison. Je crois qu'il aimait surtout les sons et les lumières que la machine produisait. Il faut se rappeler qu'à l'époque, on appelait encore ça un "jeu électronique" ... Comme je n'avais que 5 ou 6 ans, il était hors de question de me laisser jouer seul. Je faisais quelques parties avec lui, puis il rangeait l'Atari dans son placard. Il fallait la rebrancher à chaque fois et retrouver le bon canal vidéo, ce qui était toujours délicat. L'image qu'il y avait sur la boîte du jeu m'a marqué : une soucoupe volante avec une ville à l'intérieur et, en fond, des montagnes et deux lunes. C'est une ambiance typique de la S-F de l'époque. J'ai tout de suite été fasciné par le côté oppressant du jeu, et la fait qu'il fallait être super actif et tenace. On ne pouvait progresser qu'au prix d'un dur apprentissage. Atari avait placé un sélecteur de difficulté sur la console qui changeait juste la taille du vaisseau, c'était rudimentaire. Mon obsession était surtout de parvenir à shooter la soucoupe volante, qui apportait un bonus de points mais était très rapide et produisait un son strident vraiment stressant. Vers 10 ans papa a commencer à me filer de la mitraille pour payer les parties sur les bornes d'arcade. Il m'est aussi arrivé de piquer quelques pièces dans ses poches ou celle de mon grand-père - je n'en suis pas fier... La frénésie de l'action et le principe de score de Space Invaders m'ont servi de standards, j'ai essayé de retrouver ces sensations et cette exigence par la suite, même si c'est impossible. Quand la NES de Nintendo est sortie, en 1986, mon père a décidé qu'il n'était plus dans le coup. J'ai pris le relais et je suis allé... beaucoup plus loin."
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